Voyage de pêche en Réunion-Seychelles

C’est au comptoir du Centre Nautique de Bourbon à St gilles Réunion, que tout a commencé lors une énième discussion entre pechoux et voileux.

Pascal, skipper de Roudoudou, voilier de 14m, parlait des croisières aux Seychelles qu’il préparait, j’étais intéressé mais à deux conditions : la première, que je puisse faire la ‘montée’ de la Réunion aux Seychelles, 6 jours de mer environ, la seconde bien sur, que l’on puisse mettre des cannes en traine derrière le bateau! Accordé

Le départ du Port de la Pointe des Galets fut pour moi épique, habitué aux petits bateaux pêche plaisance, j’ai été dès le départ surpris par l’inclinaison du voilier sous les coups de boutoir des rafales de 40 nœuds, 1 heure après le départ, des conditions difficiles, mais qui ont resserré les liens, j’ai moi-même fortement sympathisé avec un sympathique seau en plastique de couleur verte qui a été mon fidèle compagnon deux jours durant !

Inutile de dire que mes cannes sont restées soigneusement rangées ces 3 premiers jours!

La forme revenant petit à petit, j’ai mis à l’eau la canne du bateau, digne héritage de Rahan, équipée d’un Penn international 30 livres et de fil de 130 livres!!! On ne fait pas de poésie dans la voile !!! le rapala de pascal nage derrière le bateau, et en arrivant à Agalega, premier départ du séjour, une bonite de 5 kg qui ouvre le triple du rapala, mais on réussit à la garder !

Et alors que l’on prépare le mouillage le long de l’île, je ramene la canne, et découvre une bonite de 500 grammes qui a attaqué mon leurre à hélice de 12 cm !!!vorace

Au mouillage, je la découpe pour le repas du midi(après 4 jours de conserves) et une vague fait tomber quelques débris à l’eau, et là, par 8 mètres de fond environ, une armée de bourses vient se disputer les déchets, et invité surprise, un vivaneaux gris de 7 a 8kg, un job fish comme on les appelle ici, arrive sous le bateau. Mon lancer est encore dans la cale, je prends le leurre a hélice, accroche un bout de bonite, et lance à la main, départ dans les 3 secondes, et il tire pendant quelques secondes avant de se décrocher…dommage.

Des pêcheurs locaux viennent a la nage jusqu’au bateau, voient les hameçons et commencent à pencher les bourses, mais devant le peu de réussite, accrochent le squelette de la bonite à l’hameçon, et la ramenant doucement derrière le bateau. Les bourses en folie suivent, et le pêcheur tire dans le tas avec un harpon! Nouvelle technique de pêche traditionnelle !

Nous repartons laissant le leurre à hélice traîner derrière, et je vais commencer ma nuit revenant sur le pont, les coéquipiers tous voileux m’annoncent qu’il n’y a plusde leurre, en effet, le moulinet a été dévidé en partie, et mon bas de ligne acier coupé, ils n’ont rien vu rien entendu, mais m’avouent qu’ils ne regardaient pas vraiment….le cliquet du frein n’a pas du se déclencher, et un thon banane a du être traîne un bon moment derrière, et a finalement découpé le câble…la journée suivante, c’est un thon banane qui attaque le leurre, arrive comme une balle par dessous, saute hors de l’eau, …et loupe le leurre…

A 100 miles des Seychelles, par 3000 mètres de fond, je termine mon quart, qui pour une fois a été calme, le bateau est encore en sommeil, je décide de mettre un stick bait pour voir sa façon de nager, l’équipage peu a peu se réveille, je met le leurre a l’eau, il se passe 2 secondes et, à 3 mètres de moi sort la tête d’un marlin, un black de 100 kg environ, qui reste 3 secondes a me fixer avec son gros œil, et disparaît ! Je me demande si je n’ai pas rêvé, et appelle les collègues, vous avez vu ? non non, et là, la surface de l’océan se déchire, et ce magnifique marlin nous effectue quelques sauts autours du leurre que j’excitais, vraiment pour le fun, car le stick bait n’aurai pas résisté longtemps ! L’équipage est ravi, c’est la première fois qu’ils voient un marlin ! Tout énervé, je remonte le stick bait, et met à l’eau un Ilander²², équipé de 2 mustad grosse version ! l’excitation retombe peu a peu,pas de départ, je vais donc faire la sieste …qui se termine 2 heures après par des hurlements ‘stephane départ !!

Emergeant en trombe de la cabine, j’aperçois au loin le saut d’un marlin, puis un deuxième saut, et surtout, le moulinet qui arrive a la fin de la bobine !!je hurle à Pascal qui est a coté de la canne, ‘monte le frein monte le frein, et là, serein, il se retourne et me dis ‘pas la peine, il n’y a bientôt plus de fil, il va s’arrêter !’ et effectivement, ça c’est arrêté, cassé net….Il faut dire qu’avec un montage 130 livres sur un moulinet de 30 livres, la contenance pose problème.

Dans l’après midi, mon petit leurre octopus vert et jaune est attaqué à 3 reprises en 1 heure, le frein hurle 5 secondes, puis plus rien….puis, à 20 miles des Seychelles, départ, le moulinet se dévide, je dois freiner avec le gant, et après 20 minutes de combat, nous montons a bord un thon jaune de 25 kg environ, conquis de haute lutte, car nous ne pouvions pas ralentir…c’est physique !

Dans le port de commerce de Victoria, Pascal s’essaye à lapêche au requin, et décroche un 10kg après quelques sauts sympathiques. Nous ne ferons plus que quelques poissons de fond pendant les 3 derniers jours, les pêcheurs avec qui j’ai discuté ici m’ont dit que pour faire du poisson, il fallait aller après les 20 miles en cette période.

Nous avons ensuite fait un peu de peche au fond pour assurer le carry du soir, et j’ai profité des mouillages pour tenter le coup au popper, mais les petites carangues n’ont fait que suivre le leurre , sans jamais l’attaquer…..

Le retour a la réunion, je l’ai fait en avion, j’ai beaucoup moins discuté avec mon seau vert.

Et maintenant, place à la préparation de la Coupe de France Marlinde la réunion en janvier 2006, vous y serez ?

Stephane gouy

28 rue des peches cavales

97434 st gilles les bains

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Date de création : 08/11/2005 @ 14h36