Préparer son voyage de pêche exotique ou tropicale
Du choix de la destination au matériel
1- Choisir sa destination
Après une longue réflexion, et de longues heures passées à rêver en feuilletant les pages des magazines spécialisés relatant les exploits de pêcheurs revenant d’un voyage de pêche, vous vous décidez à franchir le pas et d’organiser votre premier voyage destiné à aller affronter ces grands poissons de sport.
La première question à se poser c’est avec qui vous souhaitez être accompagné pour ce voyage. Deux possibilités s’offrent à vous : un voyage seul ou entre amis passionnés par le même rêve et un voyage avec votre femme et pourquoi vos enfants. Dans ce second cas il faudra bien choisir le pays dans lequel vous vous rendez car les destinations hostiles aux escapades familiales sont malheureusement nombreuses ! Emmener ses proches à plusieurs heures d’avion de la France pour se retrouver dans un camp de pêche au confort sommaire et aux activités extra pêche inexistantes risque de jeter un froid…C’est pourquoi il vous faut bien vous renseigner au préalable sur la destination choisie en fonction des impératifs familiaux. Vous pouvez partir vers une destination où la pêche n’occupera pas l’ensemble de votre temps et où les infrastructures permettent les visites, les sports nautiques, etc. C’est au bon compromis pour permettre à chacun d’obtenir satisfaction. On peut citer comme destinations, en évitant cependant les camps de pêche reculés, Madagascar, les Seychelles, les Maldives, le Sénégal, Rodrigues et l’île Maurice, la Réunion, le Mexique, l’Egypte, Cuba, le Costa Rica, le Kenya, la Polynésie…
Dans le cas d’un voyage seul ou entre amis passionnés de pêche, vous avez l’embarras du choix, tout dépend des poissons recherchés, des techniques de pêche envisagées, de votre expérience, du budget, du matériel en votre possession…
Exemples de destinations
Pour un premier voyage de pêche et si vous pratiquez peu la pêche en France et souhaitez vous initier à la pêche exotique, vous avez :
Le Sénégal (pêche du bord et en bateau pour les poissons côtiers, pêche hauturière pour les poissons à rostre). Cependant la pêche côtière a perdu de sa splendeur à cause d’une pression de pêche locale assez forte et c’est réellement la pêche du poisson à rostre qui reste le point fort du Sénégal. Mais si vous avez un budget limité et que vous souhaitez essayer la pêche à la traîne, en surfcasting ou à soutenir des poissons africains, c’est une bonne destination. Côté matériel, celui employé en France peut convenir et vous pouvez le compléter pour un budget raisonnable. En choisissant la pêche hauturière le matériel est généralement fourni. Le logement se fait souvent en hôtel et la prestation pêche fournie soit en interne, soit par des prestataires extérieurs.
Les passionnés de surfcasting français rêvant de la prise d’une grosse courbine (ou maigre) peuvent se rendre en Mauritanie (même si les chances de tomber sur un gros poisson est plus rare qu’à une certaine époque) ou dans sud marocain. Le logement se fait dans des camps en toile de tente, à proximité des plages. Les poissons recherchés sont à peu prêt les mêmes que sur la côte landaise (sars, dorades, bars) mais en plus grande quantité et dans des tailles plus intéressantes. Le matériel utilisé est identique à celui employé sur les côtes françaises.
Les îles Bijagos en Guinée Bissau forment un terrain de pêche idéal pour qui veut découvrir pleinement la pêche au lancer (pêche en surface) de poissons de 2 à 15kg notamment. Les possibilités de pêche sont nombreuses même si la pêche du bord n’est réservée qu’à quelques îles bien précises. L’éventualité de tomber sur un très gros poisson est fréquente, surtout si vous le recherchez spécifiquement (pêche du requin la nuit, pêche du tarpon à la calée…). Vous logerez dans des camps situés à proximité des zones de pêche et vivrez un voyage 100% pêche. Le matériel doit être assez costaud sans pour autant tomber dans l’excès, les marques proposent aujourd’hui un matériel fiable et abordable pour bien s’équiper pour ce genre de destination. Les Bijagos n’est pas une destination accessible aux débutants en matière de pêche, la connaissance des techniques de pêche et une certaine expérience est obligatoire pour pouvoir s’en sortir. La densité des poissons présents et leur gabarit en fait un endroit idéal pour s’initier à la pêche exotique.
Destinations axées pêche hauturières
En choisissant des destinations moins axées sur la pêche côtière mais plutôt sur la pêche hauturière, vous aurez l’avantage d’avoir le plus souvent à disposition dans la prestation le prêt du matériel. C’est le cas de nombreuses destinations où vous avez le choix du logement en hôtel, l’activité « pêche » étant assurée par un prestataire extérieur qui met à disposition un bateau, un skipper et tout le matériel nécessaire (cannes, moulinets, leurres, etc.). Vous pouvez alors partir « les mains vides », réduisant ainsi le budget pêche. L’expérience en matière de pêche compte moins dans ce type de pêche car une grande partie du travail est effectuée par le skipper aidé le plus souvent par un marin : Préparation des montages, choix des leurres ou appâts, mise à l’eau des lignes et même parfois le ferrage ! Vous n’avez qu’à réaliser le combat en suivant les conseils de l’équipage. S’offrir les services d’une telle organisation a souvent un prix conséquent justifié par les prestations offertes : pêche à bord de bateaux très confortables, le carburant (le bateau est en traîne pour toute la journée ou demi-journée en fonction de la formule choisie), le repas et les boissons, le matériel de pêche, l’équipage, etc. Ce mode de pêche est pratiqué dans beaucoup de pays où la pêche hauturière des poissons à rostre représente un réel intérêt : île Maurice et Rodrigues, Réunion, Kenya, Dubaï, Australie,Côte d’Ivoire, Cap Vert, Mexique, les Antilles…
Destinations axées pêche côtière
Si vous souhaitez goûter les joies de la pêche côtière de poissons puissants que ce soit au leurre, à soutenir, en surfcasting ou en traîne, en ayant déjà une certaine expérience, de nombreuses destinations disposent de camps de pêche ou d’hôtels situés à proximité des zones de pêche. Vous avez le Gabon, Djibouti, les îles Andaman, Rodrigues, les Seychelles, les Maldives, le Panama, le Costa Rica, la Guinée Conakry, la Guinée Bissau, la Sierra Leone, l’Australie, la Polynésie, etc. Pour ces destinations, en pêche côtière, il vous faudra apporter votre propre matériel car les organisations ne le prêtent que très rarement, surtout pour la pêche au lancer où les risques de casses sont fréquents…Si les poissons recherchés avoisinent ou dépasse les 20kg et qu’il faut les chercher dans des endroits encombrés, l’investissement dans du matériel haut de gamme est primordial si vous ne voulez pas vous faire « démonter » à longueur de journées.
En fonction des destinations qui vous intéressent, documentez-vous et recueillez les informations provenant de pêcheurs y ayant déjà effectués un voyage de pêche. Même si les agences de voyages spécialisées vous expliquent en détail comment ça se passe, rien ne vaut l’avis d’une personne neutre pour obtenir des informations objectives. Attention également au fait que pour un même pays les conditions de pêche évoluent en fonction du lieu où vous séjournerez !
2- Organiser son voyage
Les formalités et la santé
Le choix de la destination est effectué, il vous faut maintenant régler les problèmes liés à son organisation :
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Passeport en cours de validité
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Visas à obtenir auprès de l’ambassade en France (évitez d’effectuer les visas lors de l’arrivée dans le pays de destination, c’est beaucoup plus long et on n’est jamais à l’abri d’une mauvaise surprise !)
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Se renseigner sur les vaccins à effectuer pour se prémunir contre toute maladie (certains pays exigent la présentation du carnet de vaccination à l’entrée). Les délais pour certains vaccins sont parfois longs, s’y pendre bien à l’avance.
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Si le pays est victime du paludisme, se renseigner sur le type de zone à risque. A ce sujet je vous mets en garde contre les effets d’un médicament : le Lariam. Il s’agit d’un anti-paludéen zone 3 (pays du type Afrique noire) qui peut entraîner chez certaines personnes des états dépressifs gênants pour le bon déroulement du voyage (touche en moyenne une personne sur quatre). Les médecins le prescrivent très souvent car il coûte moins cher que ses concurrents et la posologie est simple (un comprimé par semaine), sans prendre en compte ses effets secondaires…Je vous conseille la Malarone, je n’ai aucune action auprès du laboratoire, j’ai juste pu observer lors de différents voyages qu’il valait mieux dépenser un peu plus afin de ne pas gâcher son voyage à cause d’un médicament.
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S’informer du poids des bagages transportables en avion (faire attention au poids autorisé pour les vols intérieurs il peut être différent des vols longs courriers) et connaître le matériel lourd que l’on peut trouver sur place (plombs, piques de surfcasting, etc.)
Le matériel et sa préparation
En fonction de la destination choisit, il vous faut déterminer la liste du matériel nécessaire. Renseignez-vous sur les techniques de pêche qui sont utilisées sur place et du type et état du matériel (parfois très vétuste !) qui est déjà mis à votre disposition notamment pour la pêche hauturière.
Prévoyez le « consommable » (fil, leurres, hameçons, émerillons, etc.) en quantité pour palier à toutes déconvenues. De même pour les cannes et moulinets, essayez de ne pas partir avec une seule canne et un seul moulinet mais optez plutôt, par exemple, pour une canne à lancer qui vous sert tous les jours et d’une deuxième canne aux caractéristiques différentes qui permet de s’adapter à des conditions de pêche particulières et qui pourra remplacer votre canne principale en cas de casse. De même pour le moulinet. En ce qui concerne les leurres, choisissez une gamme de leurres assez large pour pouvoir vous adapter à des situations de pêche changeantes. Par exemple, ne pas apporter uniquement des leurres de surface alors que sur place le poisson n’acceptera que des leurres animés près du fond. Le mieux restant toujours de s’informer auprès de personnes ayant déjà effectué un séjour similaire à une période identique (les conditions de pêche pouvant évoluées au grès des époques).
Avant votre départ, essayer de préparer au maximum votre matériel pour que vous soyez opérationnel dès votre arrivée : modifier l’armement d’origine des leurres. Ils sont souvent vendus avec des hameçons triples et anneaux brisés de faible qualité. Remplacer-les par des modèles renforcés (opération fastidieuse mais primordiale si vous voulez réussir votre pêche et ne pas vous retrouver avec des hameçons ouverts à chaque départ). Monter les bas de ligne directement sur les leurres, sans utiliser d’agrafe en tête de leurre, car c’est le meilleur moyen de perdre un beau poisson.
Porter une attention particulière à l’emballage de votre matériel en vue du voyage qui risque d’être long et mouvementé. Les cannes doivent être mises dans un étui en dur et bloquées par du papier bulle pour ne pas qu’elles bougent et s’entrechoquent. Pour l’étui vous avez le choix entre les tubes de transport vendus par les professionnels (fiables mais chers) ou par la réalisation d’un tube maison (une gouttière en PVC glissée dans une housse à ski fait l’affaire, l’inconvénient c’est que le PVC n’a aucune souplesse et risque de casser lors d’un choc violent, les tubes vendus dans le commerce sont légèrement souples et encaissent mieux les chocs violents, à vous de choisir !). Même si la tentation est grande d’apporter les moulinets en bagage à main, sachez que certaines compagnies les refusent…Il en est évidemment de même pour les leurres, hameçons, fils, etc.
Date de création : 24/02/2005 @ 13h42
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